Installer facilement WordPress sur un hébergement mutualisé : le guide étape par étape

Depuis 2023, plus de 43 % des sites web dans le monde sont propulsés par WordPress (W3Techs). Cette popularité s’explique par sa simplicité, sa polyvalence et la richesse de ses extensions (plugins). Pour un indépendant ou une petite structure, ces atouts sont majeurs, notamment quand on vise un site professionnel à budget maîtrisé. Coupler WordPress à un hébergement mutualisé combine deux avantages : un coût réduit (généralement entre 2 et 10 € HT/mois) et peu de maintenance technique à votre charge.

• WordPress : système de gestion de contenu (CMS), idéal pour créer et modifier facilement votre site.
• Hébergement mutualisé : votre site partage un serveur avec d’autres clients ; l’infrastructure est gérée par l’hébergeur. Adapté aux sites vitrine, blogs, portfolios, petites boutiques en ligne (faible à moyen trafic).

Le principal inconvénient de l’hébergement mutualisé reste la performance en cas d’affluence soudaine, ainsi que des ressources partagées entre plusieurs clients. Pour 95 % des indépendants et petites entreprises, cela reste largement suffisant à condition de choisir un prestataire sérieux.

1. Sélectionner un hébergeur fiable

Sélectionner un hébergeur mutualisé adapté à WordPress se joue sur plusieurs critères :

• Compatibilité PHP/MySQL : WordPress nécessite PHP (version 7.4 minimum, idéalement 8.x en 2024) et MySQL ou MariaDB (au moins MySQL 5.7 / MariaDB 10.3).
• SSL gratuit : Essentiel pour sécuriser votre site (Let’s Encrypt est devenu un standard chez les hébergeurs européens).
• Interface d’administration : cPanel, Plesk ou interface maison pour la gestion des fichiers, bases de données, e-mails.
• Support réactif : temps de réponse et diversité des canaux (chat, mail, téléphone).
• Sauvegardes automatiques : fréquences et conditions de restauration.

Une étude HostAdvice (2024) souligne que 58 % des sites WordPress auto-hébergés utilisant des offres mutualisées le restent après 3 ans, preuve de leur flexibilité pour les projets à taille humaine (HostAdvice).

2. Acheter votre nom de domaine

• La plupart des hébergeurs proposent le domaine gratuitement la première année.
• Vérifiez le renouvellement annuel (souvent entre 8 € et 15 € HT/an pour un .fr ou un .com).
• Gardez le domaine chez le même fournisseur que l’hébergement pour plus de simplicité, sauf cas spécifique.

1. Commander l’offre : Suivez la commande sur le site de votre hébergeur, ajoutez domaine, hébergement, SSL.
2. Attendre les accès : Tous les hébergeurs vous fournissent un accès interface (panel), FTP et MySQL par e-mail.
3. Activer le SSL : Activez le HTTPS depuis l’interface (souvent en 1 clic, propagation en 5 minutes à 2 heures).

Faut-il installer WordPress en un clic ?

La plupart des hébergeurs mutualisés proposent un “auto-installeur WordPress” (Softaculous, Installatron, OVH Modules en 1 clic, etc.). Cette solution convient parfaitement pour économiser du temps. Cependant, certaines personnalisations ne seront pas possibles (préfixes de table, réglages avancés). Pour un site standard, l’auto-installer suffit. Pour une sécurité renforcée ou si vous prévoyez du développement spécifique, privilégiez l’installation manuelle.

Voici la méthode universelle, qui fonctionne chez tous les hébergeurs compatibles.

1. Télécharger WordPress Rendez-vous sur le site officiel fr.wordpress.org et téléchargez la dernière version en .zip.
2. Créer une base de données MySQL Depuis votre panneau de gestion (cPanel, Keliweb, OVH, etc.), créez une base MySQL, notez :
   • Nom de la base
   • Identifiant utilisateur
   • Mot de passe
   • Serveur (souvent “localhost” ou une URL propre à l’hébergeur)
3. Envoyer les fichiers WordPress Accédez à votre espace FTP (via FileZilla ou Cyberduck, gratuits), identifiants reçus par mail. Décompressez WordPress en local, puis transférez tous les fichiers dans le dossier “www”, “public_html” ou “web” selon l’hébergeur. Ce dossier est la racine de votre site.
4. Assigner les droits de fichiers Pour renforcer la sécurité, les répertoires doivent idéalement être en 755 et les fichiers en 644 (modifiable dans FileZilla).
5. Lancer l’installation Rendez-vous à l’adresse de votre nom de domaine. L’assistant WordPress se lance si tout est correctement transféré.
6. Saisir les infos de la base de données Remplissez les champs demandés avec les informations notées à l’étape 2. Privilégiez un préfixe de table personnalisé (wpsite_ par exemple) pour compliquer certaines attaques.
7. Créer l’utilisateur WordPress Choisissez un identifiant non évident (évitez “admin”, “webmaster”). Utilisez un mot de passe long, mélangeant lettres, chiffres, symboles. Notez (hors navigateur) ces identifiants.

(connexion à la base impossible, écran blanc…) : vérifiez les informations MySQL et que tous les fichiers sont bien à la racine. Si besoin, le support de l’hébergeur est là pour vous aider.

• Mettre le site en français : Tableau de bord > Réglages > Général > Langue du site.
• Supprimer les plugins et thèmes inutiles : Gardez un site léger et supprimez tous les “gadgets” préinstallés.
• Activer les mises à jour automatiques : Sauf cas particulier, laissez WordPress et ses extensions se mettre à jour automatiquement (20 % des sites piratés l’ont été via une extension non à jour – Source : Sucuri, 2023).
• Installer un plugin de sécurité : Wordfence (gratuit), ou SecuPress pour un contrôle plus poussé en français.
• Paramétrer les sauvegardes régulières : Via un module d’hébergement ou un plugin comme UpdraftPlus.
• Configurer les permaliens : Réglages > Permaliens > choix type “Nom de l’article” pour un meilleur référencement.

Recommandations professionnelles pour la sécurité

• Obligez l’accès HTTPS partout (forcé côté interface du panel, éventuellement via un plugin ou fichier .htaccess).
• Créez un compte administrateur “de secours”, et pour l’usage courant, passez par un compte éditeur limité.
• Désactivez l’indexation de la page de connexion WP, en la personnalisant avec un plugin (WPS Hide Login).

Selon Wordfence Threat Report (janvier 2024), 13 % des tentatives de piratage réussies visaient des sites WordPress installés sans HTTPS, ni plugin de sécurité (Wordfence Blog).

• Puis-je installer plusieurs sites WordPress sur le même hébergement ? Oui, si votre offre inclut des domaines “additionnels” ou sous-domaines. Veillez à ne pas dépasser l’espace disque et la limite de mémoire PHP.
• Puis-je migrer mon site plus tard sur un hébergement plus puissant ? Absolument : une fois WordPress installé, il existe de nombreuses solutions pour migrer vos fichiers/bases de données vers un VPS ou un serveur dédié (Module Duplicator, All-in-One WP Migration, ou aide de l’hébergeur).
• Mon site est-il “propriétaire” ? Oui, WordPress.org fonctionne en open source : vous “possédez” totalement vos contenus, fichiers et bases ; vous pouvez les récupérer à tout moment, contrairement à certaines solutions 100% cloud.

• Générateur de mot de passe : LastPass Password Generator
• Tester la sécurité de son site : Sucuri Site Check
• Guides de référence : Équipe WordPress France, Documentation officielle

Installer WordPress sur un hébergement mutualisé ouvre la porte à une présence en ligne professionnelle pour un coût minimal et sans nécessité d’être un expert en développement. La précaution essentielle reste la sécurité : mises à jour, sauvegardes et accès protégés sont les garants d’un site durable. L’expérience montre que la majorité des soucis naissent de négligences sur ces points – mais avec une installation bien menée et régulière, WordPress reste une solution idéale pour la majorité des pros.

Pour aller plus loin, découvrez sur ce blog comment personnaliser l’apparence de votre site, optimiser son référencement local, ou mettre en place un espace client sécurisé.