Relier son nom de domaine à son hébergement : Guide pratique pour débuter sans stress

Le nom de domaine, c’est l’adresse publique de votre site, ce par quoi clients et prospects viennent frapper à votre porte sur Internet (exemple : votreentreprise.fr). L’hébergement web, c’est le local où sont stockés les fichiers de votre site. Sans hébergement, un nom de domaine ne montre rien ; sans nom de domaine, votre site reste invisible.

Selon l’AFNIC (l’Association Française pour le Nommage Internet en Coopération), la France compte plus de 3,9 millions de noms de domaine en .fr (Source AFNIC, Rapport 2023). Ce chiffre ne cesse de croître, porté par la forte digitalisation des TPE et PME. Pourtant, relier les deux reste pour beaucoup un parcours semé de jargon et de doutes, alors que cette étape est fondamentale pour la visibilité en ligne.

Avant d’aller plus loin, clarifions ces deux notions :

• Nom de domaine : Adresse écrite permettant d’accéder à un site web (ex : boulangerie92.fr).
• Hébergement web : Service en ligne qui garde les fichiers de votre site et les rend accessibles 24h/24.

Pour que votre site soit consultable à partir de votre adresse personnalisée, vous devez lier ce nom de domaine à votre hébergement. Autrement dit, lorsqu’un internaute tape votre adresse, il faut que le navigateur sache vers quels dossiers aller chercher.

La première étape, c’est d’avoir réservé un nom de domaine et souscrit à une offre d’hébergement. De nombreux prestataires proposent les deux services, mais ce n’est pas une obligation : vous pouvez acheter un nom chez OVH et héberger votre site chez Infomaniak, par exemple.

• Nom de domaine : souvent autour de 10 à 15€ HT/an pour un .fr ou .com
• Hébergement web partagé : dès 2 à 8€ HT/mois pour débuter

Chaque prestataire a un espace client où vous gérerez vos services (gestion du domaine, accès FTP, base de données, etc.).

L’opération consiste en général à configurer les serveurs DNS. Les "Domain Name System" (DNS) sont les traducteurs d’adresse Internet : ils relient votre nom de domaine à l’adresse (IP) de votre hébergement. Illustration par une analogie : le DNS est l’équivalent d’un annuaire téléphonique, permettant de relier un nom à une adresse précise.

Les différents cas de figure courants

• Domaine et hébergement chez le même fournisseur : la liaison est souvent automatique. Très simple.
• Domaine et hébergement séparés : il faut alors "indiquer" sur le domaine où pointer, à l’aide des DNS ou d’une redirection.

Les étapes à suivre pour une liaison manuelle (le cas le plus courant chez les indépendants)

1. Récupérer les informations DNS de l’hébergeur : dans votre interface d’hébergement, cherchez les adresses des serveurs DNS (souvent du type ns1.hebergeur.com et ns2.hebergeur.com).
2. Se connecter chez le registrar (vendeur du domaine) : identifiez-vous sur le tableau de bord où vous avez acheté le nom de domaine.
3. Modifier les serveurs DNS : remplacez les DNS existants par ceux donnés par votre hébergeur et sauvegardez.
4. Patienter (propagation DNS) : il faut attendre entre quelques minutes et 24-48h pour que la nouvelle liaison soit reconnue partout sur Internet (source : Cloudflare). Un test pratique consiste à aller sur https://dnschecker.org/ et vérifier l’évolution en temps réel de la propagation.

Bon à savoir : certains registrars proposent aussi d’ajouter ou modifier seulement certaines "entrées DNS" (notamment les enregistrements A ou CNAME, voir plus bas).

Parfois, il n’est pas demandé de changer tous les DNS mais d’éditer des "entrées" précises. Les trois plus importantes sont :

• Entrée A : Relie le nom de domaine à l’adresse IP du serveur web (ex : 145.239.1.15).
• Entrée CNAME : Permet de faire un alias d’un domaine vers un autre (utile pour www.votredomaine.fr pointant vers votredomaine.fr).
• Entrée MX : Pour rediriger les e-mails vers un serveur de messagerie spécifique (précieux si vous utilisez une solution e-mail externe comme Google Workspace ou Microsoft 365).

D’après un rapport W3Techs (avril 2024), près de 60% des sites web à travers le monde utilisent des configurations DNS de base (w3techs.com).

• L’oubli de la propagation DNS : le délai peut être frustrant, mais il est parfaitement normal. Évitez d’apporter des changements répétés qui prolongeraient la stabilisation.
• Mélanger les hébergeurs mail/web : si vos e-mails sont gérés ailleurs, ne touchez pas aux entrées MX par erreur, au risque de couper la boîte mail.
• Confondre redirection et pointage DNS : une "redirection web" (URL forwarding) envoie l’utilisateur vers un autre site, alors qu’un vrai pointage DNS héberge le site directement sur votre propre serveur.

À savoir : selon Hostinger (source : hostinger.fr), plus de 35% des tickets de support des nouveaux clients concernent des erreurs simples de configuration DNS ou de propagation.

• DNS Checker : surveille la propagation DNS (dnschecker.org).
• Pingdom Tools : analyse la visibilité mondiale et la vitesse (tools.pingdom.com).
• MXToolBox : contrôle complet des enregistrements DNS et e-mail (mxtoolbox.com).

Ces services permettent d’anticiper les problèmes qui pourraient ralentir la mise en ligne de votre site.

Changer les paramètres DNS peut aussi impacter d’autres services : boîtes mails pro, sous-domaines, etc. Avant de modifier une configuration, notez toujours les valeurs existantes dans un fichier texte. Certains registrars proposent la sauvegarde ou l’historique des dernières configurations pour revenir en arrière en cas d’erreur.

Selon une étude de GlobalSign (2023), la mauvaise gestion DNS est à l’origine de près de 20% des interruptions accidentelles de service web sur les sites des PME.

Premier cas : Domaine et hébergement chez le même fournisseur

• Rendez-vous dans votre espace client.
• Cliquez sur "Gérer mon domaine" puis "Associer à un site/hébergement".
• Sélectionnez l’hébergement souhaité : la connexion se fait souvent en quelques clics, sans toucher aux DNS manuellement.

La plupart des packs clés en main (ex : OVH, LWS, o2switch) automatisent cette étape, idéale pour les débutants pressés.

Deuxième cas : Domaine acheté ailleurs, hébergement web séparé

• Récupérez chez l’hébergeur la liste DNS ou l’IP à régler.
• Sur la plateforme où vous avez acheté le nom de domaine, cherchez "Gestion DNS".
• Remplacez les serveurs DNS ou ajoutez/modifiez l’entrée A (vers l’adresse IP), puis sauvegardez.
• Attendez la propagation puis testez la résolution (site disponible à l’adresse souhaitée).

• Peut-on perdre son site lors d’un changement DNS ? En principe non, mais en cas de mauvaise configuration, l’accès au site (ou aux mails) peut être temporairement coupé.
• Et si je veux changer d’hébergeur plus tard ? Cela se fait en quelques clics dans la gestion DNS. D’où l’intérêt de conserver une trace claire de la configuration d’origine.
• Peut-on relier plusieurs noms de domaine à un site ? Oui, via des pointing DNS ou redirections (utile pour capter les variantes de votre marque).

Relier un nom de domaine à son hébergement paraît technique, mais c’est une compétence précieuse pour qui veut garder la main sur sa présence en ligne. Comprendre comment fonctionnent les serveurs DNS et la propagation vous met à l’abri de nombreux obstacles, et vous permet aussi de négocier plus facilement avec prestataires ou supports techniques quand cela s’impose.

Savoir relier votre domaine à votre hébergement, c’est aussi gagner en sérennité pour tous vos prochains projets web : boutique en ligne, site vitrine, ou développement de boîtes mail pro. À chaque étape, documentez votre configuration et, en cas de doute, privilégiez les guides de l’AFNIC, du fournisseur ou des forums officiels. Osez tester les outils gratuits évoqués plus haut : ils vous aideront à progresser et à bâtir une présence en ligne robuste et durable.